#10 Le chien a-t-il des émotions? -Partie 3 (fin)

Quelle structure ont-ils regardé ?

Il ne serait pas judicieux de regarder toutes les structures cérébrales du chien, car à l’état de repos, notre toutou fait beaucoup de choses avec son cerveau. Ici, le noyau caudé, petite structure située dans le cœur du cerveau, fut étudié.

Cette structure est impliquée dans le système de la récompense. C’est-à-dire que, chez le chien aussi bien que chez l’humain (et la souris), cette structure s’active lorsque l’on donne une récompense, matériel ou non.

Cela génère entre autres de la dopamine, un neurotransmetteur responsable de ce bien être que l’on ressent lorsque l’on reçoit un cadeau ou quelque chose d’agréable. Cette structure est aussi impliquée dans les phénomènes moteurs, raison pour laquelle il est d’autant plus important que le chien ne bouge pas pendant le protocole. Ce n’est bien évidemment pas le seul paramètre à prendre en compte car le fonctionnement du cerveau est complexe.

L’entraînement avant l’expérience est important car il permet d’enlever le « bruit de fond » qui pourrait être généré pendant l’expérience mais qui n’aurait rien à voir avec celle-ci.

Première expérience.

Le protocole utilisé fut très simple. Les chercheurs inclurent dans l’expérience 15 chiens de propriétaires. Les expériences se déroulèrent en début d’après-midi. Les chiens ayant eu leur déjeuner en début de matinée, ils n’étaient donc pas affamés lors du protocole.

Le protocole se déroule en trois étapes :

_ On présente une voiture (jouet) au chien et on associe avec une récompense vocale (récompense sans substance)

_ On présente une figurine de cheval et on l’associe avec une saucisse (type saucisse hot-dog) (récompense avec substance)

_On présente une brosse qui ne sera associé à rien.

Le résultat fut le suivant : Lorsque l’on regarde la structure cérébrale impliquée dans la récompense, le noyau caudé, les chercheurs ont observé que chez les 15 chiens, cette structure s’activait fortement lors de la présentation de la voiture (associée à la récompense verbale) et du cheval (récompense alimentaire) mais non lors de la présentation de la brosse. Et 13 chiens sur 15 présentaient une activation plus importante avec la récompense verbale qu’avec la récompense alimentaire.

Seconde expérience

Afin de confirmer ces résultats dits ‘passifs’, car tout se passe dans la tête du chien, ces résultats ont été corroborés par une deuxième expérience. Les chercheurs ont utilisé un labyrinthe en Y autrement nommé ‘Y-maze’ en anglais. Cette expérience consiste en la présentation d’un labyrinthe à deux bras en forme de Y. Le chien est placé dans le pied du Y et dans les deux bras sont placés deux possibilités : d’un côté, de la nourriture (saucisse hot-dog), de l’autre côté, le propriétaire du chien. Le choix entre récompense sans substance et avec substance. Le chien va aller préférentiellement d’un côté ou de l’autre.

La majorité des chiens ont préféré leur humain à la saucisse. Cependant, certains ont préféré la saucisse (et oui…^^’).

Etant donné que les chiens sont tous différents, ces résultats sont assez forts. Cependant, cela ne veut pas dire non plus que le chien n’apprécie pas la récompense alimentaire. Le résultat de cette expérience indique que le chien éprouve des émotions agréables envers l’humain et qu’elles peuvent parfois être plus fortes qu’une récompense alimentaire.

Avec ce protocole, on ne peut plus nier que les animaux, notamment nos chers toutous, éprouvent bien des émotions. A nous, amis des chiens, de nous poser la question vis-à-vis de la manière dont nous traitons nos chers canidés (et les animaux en général).

Ces recherches sont fondamentales dans la démarche de l’Homme à mieux considérer les animaux et la vie qui l’entoure. Peut-être pousseront-elles l’Homme à les respecter un peu plus, car, au fond, nos animaux nous aiment.

Bibliographie :